Fin décembre 1999 : La tempête du siècle
Alors que les Loirétains s’apprêtent à entrer dans le nouveau millénaire, une tempête d’une extrême violence vient gâcher les fêtes de fin d’année : dans la nuit du 25 au 26 décembre, les habitants du Loiret sont réveillés par de violents coups de vents.
Au matin, l’ampleur des dégâts est considérable : arbres centenaires déracinés, voitures écrasées, cheminées effondrées, toitures endommagées, vitres brisées...
Une grande partie des voies de circulation est coupée par les arbres abattus : la N60 et la N7, mais également l’autoroute A10 qui est bloquée jusqu’en fin d’après-midi. Aucun train ne circule sur le réseau Atlantique en raison de coupures EDF.
A 8h du matin, 110 000 habitants sont privés d’électricité et plusieurs communes sont privées d’eau potable. Le 31 décembre, l’électricité n’est toujours pas rétablie pour certains foyers, essentiellement aux alentours de Montargis, de Gien et en Sologne : plus de 1 000 personnes passent ainsi le réveillon à la lueur de la chandelle. Des groupes électrogènes sont acheminés pour subvenir aux besoins des communes.
Deux jours après la catastrophe, les pompiers dénombrent 9 000 interventions, soit le quart du chiffre annuel habituel.
La chambre des métiers mobilise ses artisans au titre de la solidarité (couvreurs, charpentiers, maçons…) pour réparer les habitations qui ont beaucoup souffert. Entre 300 et 350 agents EDF sont mobilisés pendant plusieurs jours pour remettre en place le réseau qui a été fragilisé par la chute des poteaux de lignes moyenne tensions et des pylônes de lignes haute tension. Les forces de l’ordre mettent en place un dispositif de rondes afin de prévenir tout vol dans les magasins dont les vitrines ont été brisées lors de la tempête. L’armée est appelée en renfort avec 100 militaires mobilisés.
Les antennes relais sont également endommagées et on constate une panne généralisée des réseaux mobiles, ce qui complique la communication avec les agents de terrain et provoque du retard dans les réparations de tous ordres.
Dans le Nord du Loiret, la circulation est très difficile sur la RN20 jusqu’au 1er janvier en raison d’une coupure de l’A10 due à un effondrement de la chaussée au niveau de Briis-sous-Forge (91). Les déplacements sont fortement perturbés à la sortie Orléans-Nord : jusqu’à 11 kilomètres d’embouteillage sont constatés au soir du réveillon.
Deux jours après le passage de la tempête, aucune victime mortelle n’est à déplorer, seuls six blessés ont été signalés. C’est seulement après le réveillon qu’un couple d’orléanais de 18 et 26 ans est retrouvé mort, victime de la chute de leur cheminée dans leur appartement quai des augustins.
L’état de « catastrophe naturelle » est déclenché le 29 décembre dans le Loiret, ainsi que dans 68 autres départements de France métropolitaine.
Le bilan global de ces tempêtes est très lourd : plusieurs centaines de millions de Francs de dégâts dans le Loiret, 100 000 m3 de forêts sont abattues, de nombreux blessés et 2 morts.
Sources :
La République du Centre du 27 décembre 1999 au 6 janvier 2000, archives du Loiret