Hiver 1954 : l’appel de l’Abbé Pierre
Fin janvier 1954, les températures atteignent -12,4°C dans le département et se maintiennent pendant une dizaine de jours.
Un embâcle de la Loire se crée le 4 février à hauteur du pont Royal. L’embâcle progresse et remonte au-delà de Saint-Benoît-sur-Loire les jours suivants, s’étendant ainsi sur 36 kilomètres.
Dans cette rigueur hivernale, l’inquiétude se porte sur les sans-abris ou les « sans-feu » comme on les appelle en 1954. Le 6 février, l’Abbé Pierre, par l’intermédiaire de la radio, lance un appel à la mobilisation et à la solidarité pour ces personnes. Dans le Loiret, ses appels sont entendus et des initiatives d’urgences sont prises. Ainsi, des personnes viennent déposer au Secours catholique une quantité importante de couvertures, de paillasses, de vêtements et même de l’argent.
A Orléans, les efforts en faveur des sans-logis sont coordonnés avec la mairie, les CRS, la Croix-Rouge et le Secours catholique. Les gardiens de la paix organisent des maraudes dans la ville pour avertir les sans-abris que des lieux d’hébergements ont ouvert. Des dizaines de sans-abris sont ainsi accueillis aux centres d’accueil situés boulevard Rocheplatte, boulevard Jean Jaurès et rue de Vaucouleurs. Durant cette semaine d’hiver, une centaine de personnes au total aura été accueillie dans la ville d’Orléans.
D’autres organismes viennent en aide aux victimes du froid à Orléans : la SNCF, sur demande de la préfecture, laisse les portes de la salle d’attente ouverte afin que des sans-abris puissent y trouver un peu de chaleur.
De son côté, le comité municipal de Pithiviers décide d’ouvrir la salle des fêtes chauffée aux sans-abris exposés au froid. Des boissons et des bons de pains leur sont donnés, et des couchages leur sont fournis pour les nuits à passer.
A partir du 8 février, la température se radoucit, et on constate une disparition progressive de l'embâcle jusqu’au 10 février.
Sources :
La République du Centre du 29 janvier au 10 février 1954