Août 2003 - Une canicule sans précédent
L’été 2003 a été l’été le plus chaud jamais enregistré depuis 1947. Dans le Loiret, les températures maximales dépassent 38°C et la température minimale (température nocturne) se maintient autour de 23°C pendant 8 jours consécutifs.
Selon Météo-France, ce record de chaleur provient d’une durée inhabituelle de hautes pressions sur l’Europe de l’Ouest accompagnées d’air très chaud et sec provenant de la Méditerranée.
Le lundi 4 août, le Loiret est un des départements français le plus écrasé par la canicule. Il est relevé 37°C à la station de Bricy. Météo France admet que le phénomène est de type caniculaire mais qu'il n'est pour l'instant pas exceptionnel.
La chaleur s'intensifie les jours suivants : le mardi 5 août est un jour historique pour le Loiret, avec 42°C relevés à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, soit dix degrés supérieurs aux normales de saison, du jamais vu depuis 1947 où 40,3°C avaient été relevés à la station de Bricy.
Cette forte chaleur gêne le bon fonctionnement des entreprises, usines et bureaux. Les enfants, les personnes âgées et les animaux sont les plus vulnérables face à la canicule.
Les animaux d'élevage souffrent également de la chaleur, les éleveurs du département doivent s'adapter pour protéger leurs bêtes. Les vaches produisent 30% de lait en moins et boivent deux fois plus, ce qui représente un gros manque à gagner pour les agriculteurs. La livraison de bétail est différée à cause du risque d’asphyxie des bêtes dans les camions. Des restrictions d'eau sont également mises en place.
A partir du 10 août, alors que la canicule se poursuit, le centre hospitalier d'Orléans est saturé jusqu'à la fin du mois en raison de personnes victimes de déshydratation. L'armée et les cliniques privées viennent renforcer l’offre de soins à la population.
On relève des dizaines de victimes parmi les personnes âgées dans le Loiret. Le nombre de décès liés à la canicule ne cesse d'augmenter durant le mois : la mortalité est en hausse de 95% à Orléans aux alentours du 15 août et une trentaine d'interventions des pompiers sont comptées au total à la fin du mois pour des personnes âgées décédées seules à leur domicile. Les maisons de retraite constatent également une mortalité en forte hausse.
Afin de répondre à cette crise le gouvernement, par son premier ministre Jean-Pierre Raffarin, lance le « plan blanc » avec des mesures d’urgence et un soutien aux hôpitaux.
La température baisse à partir du 14 août. Selon le rapport de l’INSERM (2007), la surmortalité estivale a été, au total, de 60% durant l'été 2003 en France, ce qui correspond à environ 15 000 décès imputés à la canicule. Dans le Loiret, la mortalité a doublé durant cette période (plus de 300 décès).
Depuis cet épisode, un plan canicule a été mis en place chaque été à l'échelle nationale. Des niveaux de vigilance sont classés de 1 à 4 en fonction de l'intensité des épisodes de forte chaleur. Le plan vise particulièrement les personnes âgées, les handicapés, les sans domicile fixe et les très jeunes enfants.
Sources :
PINAULT Karine, Les catastrophes météo dans le Loiret, 2010, Paris, Archives & Culture.
http://www.cepidc.inserm.fr/inserm/html/pdf/beh_45_46_2003.pdf
La République du Centre du 3 au 29 août 2003